EtherReal reviews regen:tropfen
Review of regen:tropfen by EtherReal:
zazie von einem anderen stern est le projet musical de Maike Zazie Matern, jeune allemande baignant dans la musique depuis son plus jeune âge. Un père jouant du piano dans le salon, une collection de vinyles parmi lesquels se trouvaient Keith Jarrett et Miles Davis, à 10 ans des études de piano côtoyant Satie et Chopin pour s’ouvrir à l’adolescence à l’univers plus pop de Tori Amos, Björk ou Múm, et plus récemment aux musiques néo-classiques d’Arvo Pärt et Peter Broderick. Regen:Tropfen est son tout premier album qui sort grâce à Drifting Falling, une structure qui nous a déjà valu des productions de Kontakte et When The Clouds.
Maike Zazie Matern vit à Berlin, et c’est là que Regen:Tropfen a en partie été composé, entre son petit appartement et le Durtonstudio de Nils Frahm avec qui la jeune femme partage quelques points communs. Si l’on devine parfois l’ambiance de la ville, en particulier via les field recordings de métro sur Nacht, la musique de la jeune femme invite plutôt au calme de la campagne et de la nature. Il s’agit certainement de l’influence d’un séjour dans la campagne suédoise qui déteint ici, que se soit par l’ambiance générale, apaisée, ou l’utilisation d’enregistrements sonores, bruissement des feuillages, clapotis de l’eau (Regentropfen), piaillements d’oiseaux (Morgen) ou encore le bruit régulier de la mer sur Ölandsvisa. Des éléments certes classiques, du déjà vu qui permet de mettre des images sur les mélodies de piano et glockenspiel de la jeune femme.
C’est bien le piano qui domine ici, dans un style très néo-classique, aidé d’éléments électroniques en guise de frétillements rythmiques, petits claquements sur Zwischen Meinen Händen et Raum Ohne Zeit ou fins bruitages concrets qui s’accumulent sur Im Juli.
Mais là où bien souvent les artistes qui produisent ce type de musique restent dans le champ de l’instrumental, Maike Zazie Matern a décidé d’intégrer pleinement ses influences pop et utilise la voix de multiples manières. Elle peut être samplée, nous donnant l’impression d’être témoin d’une tranche de vie de famille sur le cinématographique Raum Ohne Zeit, chantée en allemand elle nous fera penser à Barbara Morgenstern sur Regentropfen, elle passera sans cesse du chant au spoken word sur Ölandsvisa, nous donnant l’impression de mettre en musique un conte qu’elle nous récite, tandis que sur Zwischen Meinen Händenles mots sont limités à l’état de ponctuation. Et parfois, alors que le chant a disparu, on devine encore une structure couplet/refrain (Klavierregen).Un bel album qui convaincra sans peine les amateurs de productions néo-classiques ou d’explorations autour de chansons ambient.